Balade dans la Vallée du Moulin de la Mer – Matignon
1.6km
Facile
Aller et retour
Dans un jeu d’ombres et de lumières, la vallée du Moulin de la Mer présente une succession d’ambiances paysagères où l’eau est toujours présente. Le sentier démarre sous une voûte arborée et nous conduit tout d’abord jusqu’à l’ancienne aire de travail du moulin, témoin de l’utilisation passée de la vallée. Puis les arbres s’écartent peu à peu laissant place aux prés salés, et enfin à la mer avec de belles perspectives sur la Baie de la Fresnaye et Fort La Latte.
Balisage : suivre les bornes en pierre à partir du parking de la Vallée (48.61668, -2.29429)
Vous pouvez télécharger le livret d’interprétation qui vous guidera en 12 étapes en cliquant sur « imprimer »
Points d’intérêts
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1 La maison de Léa
Les gens du coin l’appelaient « la petite Léa » ou « Léa du moulin ». Elle était tisanière et cueillait les plantes de la vallée.Léa venait de la ville, c’était une femme courageuse et qui aimait bien la « pomme à cidre ». Ce n’était pas une sorcière, mais c’était un personnage qui intriguait beaucoup et faisait un peu peur : elle sortait armée d’un bâton lorsque les enfants venaient l’embêter. Certains parents jouaient de son apparence et menaçaient leurs enfants de les envoyer chez elle lorsqu’ils n’étaient pas sage…
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2 Le Moulin de la Mer
Chaque moulin à eau avait un moulin à vent associé pour les périodes de sécheresse. Le Moulin de la Mer avait pour relais le Moulin de la Vigne situé à Bellevue.
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3 Les crèches
L’activité du moulin ne suffisait pas. D’autres activités permettaient au meunier de vivre en autarcie. Il avait quelques animaux : des vaches qui pâturaient en haut de la vallée, des poules, des lapins, des cochons et des chevaux qui lui servaient à transporter sa farine et son grain. Il cultivait un potager à côté du moulin et sur le coteau droit. Il possédait également quelques ruches près du ruisseau.
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4 La cascade
L’eau du ruisseau était canalisée à l’aide d’un bief et permettait de faire fonctionner la roue du moulin. La roue, équipée de « tiroirs » que l’on appelle « augets » est entraînée par la chute d’eau qui arrive en haut et qui est canalisée grâce au bief. En tombant dans les augets, l’eau entraîne la roue. Le mouvement de la roue est transmis aux meules par l’intermédiaire du « rouet » . C’est l’action de la meule supérieure dite « tournante » sur la meule fixe (dite « dormante ou gisante ») qui permet aux grains de blé d’être écrasés entre les pierres et libère ainsi la farine contenue à l’intérieur du grain.
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5 Un duel impitoyable
Mais que s’est-il passé entre ce chêne et ce hêtre ? Le chêne a besoin d’un terrain frais et d’un ensoleillement important. Il pousse lentement. Son feuillage peu dense et ses branches peu nombreuses laissent filtrer la lumière au profit de toutes sortes d’herbes et de fleurs. A l’opposé, le hêtre a besoin dans ses premières années de pénombre et d’humidité pour pouvoir se développer… En germant à « l’ombre » d’un arbre plus âgé, comme ici le chêne, le hêtre a profité de l’atmosphère humide ainsi que du branchage qui le protège des rayons du soleil. Le hêtre se développe alors rapidement, tout en hauteur, jusqu’à dépasser le chêne puis s’étale pour profiter de la lumière.Que risque-t-il de se passer ?Le feuillage du hêtre très dense et très serré, formera un véritable obstacle au chêne. Privé de soleil qui lui est vital, le chêne risque à terme de dépérir.
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6 Le vallon boisé humide
Ce vallon boisé est caractéristique d’une frênaie de ravin, un milieu naturel particulier et rare : > le ravin est très encaissé> les principales essences sont le frêne, l’orme, quelques chênes et en sous étage le scolopendre> l’humidité atmosphérique y est élevée
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7 Mourioche le diablotin
Mourioche est le nom d’un être protéiforme qui se promenait la nuit dans la partie Est des Côtes-d’Armor. Il était très redouté et son nom servait le soir d’épouvantail pour les petits enfants.On disait aussi en proverbe : « il a eu peur comme s’il avait vu Mourioche ».C’était autrefois un homme ou une femme, on ne savait plus, qui s’était vendu au diable. Il se frottait avec une liqueur et pouvait se changer en la bête qui lui plaisait. La force de cette bête se doublait de sa force d’homme. Il hantait les chemins et attendait les gens au passage des échaliers, mais il ne pouvait passer par les champs qui avaient été bénis. Il se transformait en cheval et jetait les imprudents qui montaient sur lui dans l’étang de Jugon. Il prenait aussi la forme d’un cochon, d’une vache ou d’un mouton qui avait des sortes de bras avec lesquels il prenait les passants à bras le corps… Il se plaisait à jouer des tours, se laissait emmener dans une étable sous la forme d’une brebis égarée.Le lendemain, à sa place, il y avait une vache, et, le surlendemain, un cheval. Le jour d’après, redevenu brebis, il disait au paysan : « Pourquoi viens-tu me voir ainsi tous les matins, tu es bien curieux ! ». L’homme constata que tout son troupeau était crevé. Mourioche en outre, lui enleva ses trois enfants, démolit son étable, mais laissa, dans un coin, un collier d’or.Extrait de La Bretagne et ses traditionsPaul Yves SébillotEditions Maisonneuve et Larose
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8 Les prés salés
L’estran est soumis au flux et au reflux des marées. A chaque fois, le paysage est différent. Lors des marées dites de mortes-eaux, par exemple, l’eau recouvre uniquement les zones de vase. A l’opposé, lors des marées dites de vives-eaux (grandes marées ou tempêtes), la mer recouvre l’ensemble de l’estran (vases et herbus).Les conditions de vie des plantes sur les vases salées sont très particulières : présence de sel, immersions périodiques par les marées, action mécanique de la mer au moment du flux et du reflux. Les plantes qui résistent à ces conditions sont peu nombreuses. Parmi les plus marquantes sur le site, on peut trouver la salicorne, l’obione, la lavande de mer, la soude vraie, la spartine.
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9 Des conditions de vie difficiles
Les conditions écologiques dans la vallée du moulin de la mer sont contrastées et variées :> en fond de vallée, le paysage se compose de vieux boisements présentant de beaux spécimens de hêtre, de frêne et de chêne, profitant notamment d’une bonne humidité du sol ;> en se rapprochant du littoral, le boisement se fait plus maigre avec des formes rabougries de chêne pédonculé et de frêne, dues au vent, aux embruns salés, au terrain plus sec et au sol peu profond.
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10 Le moulin à marée
Voici l’ancien moulin à marée de la Roche Noire. Aujourd’hui, on ne voit plus la digue qui permettait son fonctionnement, elle a été détruite.Un moulin à mer ou à marée, fonctionne, comme son nom l’indique…, avec la marée ! Mais pas avec la force de la mer au flux et reflux, comme beaucoup le pensent. Son fonctionnement est en fait celui d’un moulin à eau classique une fois que la mer s’est suffisamment retirée et que la roue est à sec (sinon, l’inertie de l’eau serait telle qu’elle ne pourrait tourner).Lorsque la mer monte, l’étang se remplit. Lorsque la mer descend , l’étang reste plein jusqu’à ce que le meunier ouvre la vanne du passage de l’eau sous la roue.La roue ne tourne que lorsque l’eau s’est suffisamment retirée.
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11 Un estuaire pour la pêche
A marée basse, la mer découvre des pieux au loin. Ce sont bouchots. Ces lignes de pieux de 100 mètres de longueur servent de support pour l’élevage des moules. La pêche à pied est une activité traditionnelle actuellement très réglementée. Renseignez-vous dans les mairies pour savoir si elle est autorisée sur le secteur.
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12 Port St-Jean
Conte de Paul SébillotLes sirènes de l’Anse au PortRésuméLa sirène de la Fresnaye se plaisait tout particulièrement dans la baie dont on lui avait donné le nom, et surtout à l’embouchure d’une petite rivière qui se jette dans une des anses. C’est là qu’on écoutait sa voix mélodieuse lorsque, à mer montante, elle glissait sur les flots ; partout où elle avait passé, elle laissait une traînée lumineuse. Prise par un sabotier un jour que, bercée sur les vagues, elle s’était endormie, elle le comble de ses dons, pour le remercier d’avoir consenti à la reporter dans son élément naturel, et quand elle quitte la Bretagne pour aller dans l’Inde, elle fait présent à ses enfants d’une bourse inépuisable.Folklore de FranceTome II, page 32Editions Maisonneuve et Larose